Note de synthèse

Les gens ont-ils des besoins sociaux différents?

June 20, 2023
Kiffer Card, Pete Bombaci

Note : Le résumé ci-dessous est basé sur un article original publié en anglais.

La santé mentale est un déterminant clé du bien-être, surpassant souvent les effets d’autres conditions chroniques. Les relations sociales jouent un rôle central dans la santé mentale, offrant un sentiment d’appartenance essentiel à la survie et à l’épanouissement humain. Cependant, les individus diffèrent considérablement dans leurs comportements sociaux et leurs besoins relationnels. Ce rapport examine les variations individuelles dans les besoins sociaux, en se concentrant sur des facteurs comme le besoin d’appartenance, les traits de personnalité (introversion-extraversion), le style d’attachement et l’orientation culturelle (individualisme-collectivisme). Ces variations, bien que souvent modestes, influencent la manière dont les gens se connectent aux autres et les bénéfices qu’ils en retirent.

Les recherches montrent que tous les individus possèdent des « signatures sociales » uniques – des modèles stables dans leurs comportements relationnels, influencés par des facteurs biologiques, psychologiques et culturels. Par exemple, certaines personnes manifestent un faible besoin de contact social, comme celles atteintes d’anédonie sociale, tandis que d’autres recherchent activement des relations étroites. Ces différences peuvent s’expliquer par des mécanismes neurobiologiques tels que l’« homéostasie sociale », un concept qui suggère que les individus régulent leurs comportements pour maintenir un niveau de connexion sociale perçu comme optimal.

En ce qui concerne le besoin d’appartenance, certaines personnes montrent une motivation plus élevée à établir des liens sociaux. Ces individus, souvent plus extravertis ou anxieux, souffrent davantage des effets de l’exclusion sociale, comparés à ceux qui expriment un moindre besoin d’appartenance. De même, les personnes extraverties tendent à avoir des réseaux sociaux plus vastes et à éprouver un plus grand bien-être, bien que les introvertis puissent également bénéficier de relations sociales, même s’ils en recherchent moins fréquemment. Les styles d’attachement influencent également les expériences relationnelles : les individus avec un attachement sécurisant profitent de relations stables et enrichissantes, tandis que ceux avec des styles évitant ou anxieux sont plus susceptibles de ressentir l’isolement ou la détresse.

Les différences culturelles jouent également un rôle important. Les sociétés collectivistes, qui valorisent l’interdépendance, montrent une plus grande importance accordée aux relations sociales, mais les individus dans ces contextes peuvent être plus vulnérables aux effets de l’isolement. En revanche, les cultures individualistes, axées sur l’autonomie, présentent souvent des niveaux moindres de connexions sociales, mais celles-ci peuvent suffire à répondre aux besoins perçus des individus.

Les analyses de l’Enquête canadienne sur les liens sociaux de 2021 confirment que l’extraversion, l’attachement sécurisant, et des valeurs individualistes sont associés à des niveaux plus élevés de temps passé avec des amis et de satisfaction subjective. Cependant, les résultats montrent également que les bienfaits du soutien social sont universels et profitent autant aux individus introvertis qu’aux extravertis. Cela suggère que, bien que les préférences sociales varient, tous les individus ont besoin d’un certain niveau de connexion sociale pour maintenir leur bien-être.

En conclusion, bien que les différences individuelles dans les comportements sociaux et les besoins relationnels soient réelles, elles semblent avoir un impact relativement limité sur les avantages du soutien social et des relations interpersonnelles. La connexion sociale est une expérience universelle essentielle pour le bien-être, transcendant les traits de personnalité, les styles d’attachement et les orientations culturelles. Cependant, les préférences personnelles, notamment chez les populations neurodivergentes ou traumatisées, doivent être respectées et soutenues. Les futures recherches devraient approfondir la compréhension des seuils minimaux de connexion sociale nécessaires pour divers groupes et contextes.