Note de synthèse
La connexion sociale diffère-t-elle selon le genre?
March 29, 2023
Kiffer Card, Cindy Yu, Jocelle Refol, Adam Frost, Pete Bombaci
Note : Le résumé ci-dessous est basé sur un article original publié en anglais.
Les relations sociales des hommes et des femmes diffèrent de plusieurs manières significatives, influencées à la fois par des facteurs biologiques, sociaux et culturels. Cependant, la plupart des différences observées entre les genres se basent sur des moyennes statistiques, et les variations individuelles au sein des genres sont souvent plus importantes que celles entre les genres. Cette revue examine les différences dans les comportements sociaux des hommes et des femmes, tout en reconnaissant que ces comportements sont façonnés par une interaction complexe entre biologie et attentes sociales.
Les réseaux sociaux des hommes et des femmes sont souvent caractérisés par une forte ségrégation selon le genre, avec une tendance marquée à interagir davantage avec des personnes du même sexe. Ces différences émergent dès l'enfance, où les garçons et les filles adoptent des styles de jeu distincts : les garçons préfèrent des jeux compétitifs et physiques, tandis que les filles privilégient des activités collaboratives et prosociales. À l'âge adulte, ces préférences se traduisent par des relations différentes. Les hommes tendent à construire des liens à travers des activités partagées et des groupes plus larges, tandis que les femmes privilégient des relations dyadiques intimes et émotionnellement proches. Ces distinctions influencent également leur utilisation des médias sociaux, les femmes étant plus enclines à maintenir des relations existantes, et les hommes à explorer de nouvelles connexions.
En termes de communication, les femmes se montrent généralement plus expressives émotionnellement et offrent un soutien social plus direct, tandis que les hommes privilégient un soutien instrumental et des interactions basées sur des activités. Les attentes culturelles et les normes sociales jouent un rôle clé dans la formation de ces dynamiques. Par exemple, la pression sociale pour éviter des relations émotionnellement intimes entre hommes a contribué à limiter la profondeur de leurs amitiés, tandis que les femmes sont souvent encouragées à rechercher des connexions plus émotionnelles.
Les analyses de l’Enquête canadienne sur la connexion sociale montrent que les femmes et les personnes non binaires rapportent des niveaux plus élevés de solitude émotionnelle, bien que ces sentiments diminuent avec l’âge, particulièrement chez les hommes. Les femmes passent également plus de temps avec leur famille et moins avec des connaissances que les hommes. Par ailleurs, la solitude émotionnelle et le temps passé avec des amis, des collègues ou des connaissances ont un impact plus marqué sur la santé mentale des femmes, ce qui reflète peut-être une plus forte attente culturelle de proximité relationnelle.
Malgré ces différences, les relations sociales de haute qualité sont tout aussi essentielles pour les hommes que pour les femmes. Les relations tendues ou de faible qualité nuisent au bien-être de tous, tandis que des relations enrichissantes, qu'elles soient avec des amis du même sexe ou d'un autre, contribuent à un meilleur bien-être. Notamment, des relations intersexes ou avec des personnes de diverses orientations sexuelles peuvent offrir des bénéfices uniques.
En conclusion, bien que les genres influencent les comportements sociaux, les attentes et les normes culturelles façonnent également ces différences. Pour promouvoir une connectivité sociale saine, il est essentiel de lutter contre les inégalités structurelles et les normes préjudiciables, telles que l'homophobie et la masculinité toxique, qui nuisent aux relations sociales. Des efforts doivent être faits pour intégrer toutes les personnes, indépendamment de leur genre ou orientation sexuelle, dans des communautés inclusives et chaleureuses, tout en favorisant des politiques qui soutiennent les connexions sociales et réduisent les obstacles systémiques à l’inclusion.