Note de synthèse

Comment l'environnement bâti façonne la solitude?

March 6, 2024
Ashmita Grewal, Jocelle Refol, Adam Frost, Kiffer Card

Note : Le résumé ci-dessous est basé sur un article original publié en anglais.

À mesure que les villes s’étendent et que la technologie transforme nos modes de connexion, la vie sociale humaine a profondément évolué. Malgré une connectivité accrue, la solitude est devenue un phénomène courant, soulevant des questions sur l’impact de notre environnement construit et de notre géographie sociale sur le bien-être social. Comprendre comment ces facteurs environnementaux influencent la santé sociale peut guider des interventions pour renforcer les liens sociaux et réduire l’isolement.

Les recherches montrent que la configuration des espaces où nous vivons joue un rôle important dans nos interactions sociales et notre vulnérabilité à la solitude. Par exemple, les personnes vivant dans des zones urbaines denses ou socialement défavorisées rapportent souvent des niveaux de solitude plus élevés que celles résidant dans des régions rurales ou suburbaines. En outre, le type et la qualité du logement influencent également les interactions sociales. Les immeubles d’habitation et les logements précaires, souvent associés à un manque d’intimité et de confiance communautaire, peuvent entraîner un retrait social. Cependant, des éléments de conception favorables, tels que des espaces verts, des sièges et des aménagements facilitant les rencontres, peuvent promouvoir la sociabilité et améliorer la santé sociale au niveau des quartiers.

Les infrastructures communautaires jouent également un rôle clé. Les espaces accessibles, tels que les parcs, les bibliothèques, les jardins communautaires et les lieux de rencontre, soutiennent les interactions sociales, à condition qu’ils soient utilisables par tous, y compris les personnes ayant des handicaps ou les aînés. En parallèle, des programmes sociaux et des événements communautaires sont nécessaires pour renforcer la cohésion sociale et encourager un sentiment d’appartenance.

L’analyse des données du Canadian Social Connection Survey confirme l’importance de ces facteurs. Les résultats montrent que la satisfaction à l’égard du logement, les interactions fréquentes avec les voisins et un fort sentiment de cohésion dans le quartier sont associés à des niveaux de solitude plus faibles. Toutefois, la durée de résidence dans un quartier, bien qu’elle favorise la cohésion communautaire, n’a pas d’impact significatif sur la solitude. Ces résultats soulignent que les environnements bâtis et sociaux contribuent conjointement à la réduction de la solitude, mais avec des effets modestes dans l’explication des variations individuelles.

Pour maximiser les bénéfices de l’environnement bâti, les décideurs devraient intégrer la santé sociale dans la planification urbaine. Cela inclut l’augmentation des espaces verts, l’amélioration de la mobilité et de la marche, et la création de lieux où les résidents peuvent se rassembler. De plus, des efforts sont nécessaires pour renforcer les relations sociales, offrir des programmes communautaires inclusifs et favoriser la cohésion à toutes les échelles de la communauté. Ces initiatives doivent être fondées sur des données probantes, adaptées aux besoins locaux et évaluées rigoureusement pour en maximiser les impacts.