Note de synthèse
Qu'est-ce qui façonne notre santé sociale?
September 6, 2023
Bita Gholamian, Ashmita Grewal, Jocelle Refol, Adam Frost, Kiffer Card
Note : Le résumé ci-dessous est basé sur un article original publié en anglais.
La santé sociale est un pilier essentiel du bien-être global, influençant la santé mentale, le sentiment d’accomplissement et le bonheur. Elle repose sur la capacité à établir et maintenir des relations, à se sentir connecté aux autres et à participer pleinement à la vie en société. Toutefois, des facteurs variés, tant individuels que structurels, influencent notre santé sociale. Comprendre ces facteurs est crucial pour optimiser les investissements personnels, publics et communautaires dans ce domaine.
Cet article examine les facilitateurs et les obstacles à la santé sociale à travers un modèle écologique. À l’échelle individuelle, des caractéristiques telles que la personnalité, l’état de santé mentale et physique, les expériences de vie et les comportements influencent les interactions sociales. Par exemple, des traits comme l’extraversion ou une estime de soi élevée favorisent des relations positives, tandis que des conditions comme l’anxiété ou une image corporelle négative peuvent entraver la qualité des relations. Les expériences de vie, telles que les transitions majeures (déménagement, divorce, retraite), modifient également les réseaux sociaux et les priorités relationnelles. De plus, des comportements comme l’engagement actif dans des activités sociales ou la gestion des émotions jouent un rôle clé dans la construction et le maintien de connexions sociales.
Au niveau interpersonnel, la taille et la qualité des réseaux sociaux sont déterminantes. Des réseaux plus vastes offrent plus d’opportunités de connexion, mais leur efficacité dépend de la fréquence des interactions et de la proximité émotionnelle. Des relations de haute qualité, basées sur la confiance et le soutien mutuel, sont essentielles pour protéger contre la solitude et l’isolement.
Au niveau communautaire, des environnements bâtis favorables (espaces publics accessibles, quartiers sécuritaires et cohésifs) et des programmes communautaires adaptés (activités récréatives, bibliothèques) facilitent les interactions sociales. Des politiques organisationnelles, dans les écoles ou les milieux de travail, peuvent également soutenir les relations sociales en encourageant la collaboration et en éliminant les barrières, comme les horaires de travail imprévisibles.
Enfin, au niveau structurel, des normes culturelles, des rôles sociaux, et des inégalités de statut influencent profondément la santé sociale. Les hiérarchies sociales et économiques peuvent créer des disparités en matière de soutien social et de sentiment d’appartenance, bien que des stratégies adaptatives, comme la création de communautés marginalisées solidaires, puissent atténuer certains de ces effets.
L’analyse des données du Canadian Social Connection Survey révèle que les obstacles à la santé sociale incluent des facteurs individuels (peur du rejet, santé mentale fragile), interpersonnels (manque de connexions significatives), communautaires (absence de ressources ou d’activités locales), et structurels (barrières socioéconomiques). Les barrières interpersonnelles et individuelles sont les plus fréquentes et expliquent la majorité des variations des scores de solitude, bien que les obstacles communautaires et structurels jouent également un rôle significatif.
En conclusion, la santé sociale résulte de l’interaction complexe de multiples facteurs à différents niveaux. Les interventions doivent donc adopter une approche globale et intégrée, combinant des actions psychosociales individuelles et interpersonnelles avec des changements au niveau communautaire et structurel. Des politiques publiques favorisant des environnements inclusifs et des communautés cohésives sont nécessaires pour contrer les effets négatifs d’une mauvaise santé sociale, qui a des répercussions importantes sur le bien-être global.