Note de synthèse
Comment la solitude évolue-t-elle avec l’âge?
February 5, 2024
Cassidy Cardle, Yeeun Archer Lee, Adam Frost, Kiffer Card
Note : Le résumé ci-dessous est basé sur un article original publié en anglais.
La solitude et l’isolement social affectent les individus tout au long de leur vie, bien que ces phénomènes soient souvent associés aux personnes âgées. En réalité, la solitude atteint des sommets à deux périodes spécifiques : le début de l’âge adulte et la mi-vie. Par exemple, environ un jeune adulte sur quatre au Canada rapporte des niveaux élevés de solitude, et des analyses récentes montrent également un pic de solitude chez les adultes d’âge moyen (40-60 ans). Ces variations reflètent les changements dans les réseaux sociaux, les priorités et les attentes relationnelles propres à chaque étape de la vie. Comprendre ces dynamiques est crucial pour développer des interventions efficaces adaptées aux besoins spécifiques de chaque groupe d’âge.
Les théories sociales, telles que la théorie de la sélectivité socioémotionnelle (SST), expliquent que les individus modifient leurs priorités sociales avec l’âge. Les jeunes adultes tendent à élargir leurs réseaux sociaux pour atteindre des objectifs d’exploration et de croissance personnelle, tandis que les adultes plus âgés privilégient les relations de qualité avec des proches sélectionnés, reflétant une perspective temporelle plus limitée. Ainsi, bien que les réseaux sociaux diminuent en taille avec l’âge, les relations intimes et leur qualité restent stables, contribuant à une satisfaction relationnelle accrue chez les aînés. En revanche, les jeunes adultes et les personnes d’âge moyen semblent plus vulnérables à la solitude émotionnelle et sociale, souvent en raison de transitions de vie importantes ou de ruptures dans leurs réseaux sociaux.
Les données du Canadian Social Connection Survey confirment ces tendances. Elles révèlent que la solitude émotionnelle est particulièrement marquée chez les jeunes adultes, tandis que la solitude sociale atteint son apogée chez les adultes d’âge moyen. En parallèle, la taille des réseaux sociaux et le temps passé en interactions sociales diminuent progressivement après le jeune âge adulte, bien que les relations avec la famille et les amis restent d’une importance cruciale à tous les âges. Les analyses montrent également que certains facteurs, comme le revenu ou le statut relationnel, jouent un rôle plus déterminant dans la solitude à l’âge moyen et au troisième âge, tandis que le nombre de contacts sociaux et la fréquence des interactions semblent particulièrement critiques chez les jeunes adultes.
Ces résultats soulignent la nécessité d’interventions spécifiques à chaque étape de la vie pour prévenir et réduire la solitude. Par exemple, pour les jeunes adultes, des approches favorisant l’élargissement des réseaux sociaux et l’interaction sociale pourraient être efficaces. En revanche, pour les adultes d’âge moyen, les efforts devraient se concentrer sur le soutien aux relations intimes et la stabilité économique. Pour les personnes âgées, l’accent pourrait être mis sur le maintien de relations de qualité avec des proches et des voisins, en favorisant des activités qui renforcent le lien social.
En conclusion, il est essentiel que les politiques et interventions ciblent les besoins spécifiques des individus en fonction de leur groupe d’âge et des transitions de vie qu’ils traversent. Ces approches devraient être conçues en tenant compte des priorités et des attentes normatives de chaque étape de la vie, tout en tenant compte des contextes culturels et des déterminants sociaux influençant les expériences de solitude.