Note de synthèse
Comment promouvoir l’inclusion des nouveaux arrivants?
March 20, 2023
Shabnam Raufi, Jocelle Refol, Adam Frost, Kiffer Card
Note : Le résumé ci-dessous est basé sur un article original publié en anglais.
Au Canada, près du quart de la population est née à l’étranger, et plus de 200 000 réfugiés ont été admis comme résidents permanents entre 2016 et 2021. Cependant, les nouveaux arrivants, incluant les immigrants économiques, les réfugiés et les parrainés familiaux, font face à des défis significatifs liés à l’inclusion sociale. Ces obstacles incluent l’absence de réseaux culturels, les barrières linguistiques, la séparation d’avec la famille et les amis restés dans le pays d’origine, ainsi que la discrimination systémique et les attitudes ethnocentriques et racistes. Ces facteurs contribuent à des niveaux accrus de solitude et d’isolement social dans cette population, en particulier pour les personnes marginalisées par des facteurs tels que l’âge, l’absence de famille, ou l’intersection de multiples discriminations, comme les nouveaux arrivants 2SLGBTQ+.
Les interventions pour améliorer l’inclusion sociale des nouveaux arrivants se concentrent sur trois stratégies principales : (1) les interventions de jumelage visant à établir des relations individuelles, (2) le renforcement des enclaves ethniques pour offrir des espaces culturellement sécuritaires et promouvoir les réseaux communautaires, et (3) les initiatives interculturelles pour bâtir des ponts entre les groupes ethniques et la société d’accueil. Les interventions de jumelage permettent de briser les barrières culturelles et linguistiques, tandis que les espaces sécuritaires dans les enclaves ethniques, comme les organisations culturelles et les lieux religieux, renforcent le sentiment d’appartenance et offrent des opportunités de soutien mutuel. De plus, les programmes interculturels, tels que les activités sportives communautaires ou les politiques anti-discrimination sur le lieu de travail, facilitent l’intégration des nouveaux arrivants dans la communauté au sens large.
Les données de l’Enquête canadienne sur la connexion sociale montrent que les nouveaux arrivants ayant subi des discriminations rapportent des niveaux de solitude plus élevés. En revanche, un soutien social accru atténue les effets négatifs de la discrimination, soulignant l’importance de créer des environnements sécuritaires et de renforcer les réseaux sociaux pour prévenir l’isolement. Par exemple, les initiatives en milieu scolaire, comme la formation des enseignants à la sensibilisation interculturelle et les programmes de mentorat par des pairs, peuvent améliorer le sentiment d’appartenance des jeunes migrants. De même, les programmes communautaires et les services publics, tels que les bibliothèques, jouent un rôle clé dans l’intégration sociale.
Une étude de cas sur les immigrants tamouls âgés au Canada a mis en évidence l’importance des programmes communautaires basés sur l’engagement civique, l’harmonie familiale, et l’interaction culturelle pour favoriser l’inclusion sociale. Les participants ont souligné que des interventions multi-niveaux et intersectorielles, incluant les services d’intégration et les politiques publiques, sont essentielles pour leur bien-être.
En conclusion, pour améliorer l’inclusion sociale des nouveaux arrivants, une approche multifacette est nécessaire. Celle-ci doit célébrer la diversité des communautés ethniques tout en facilitant leur intégration dans la société d’accueil. Les interventions communautaires, scolaires et en milieu de travail doivent être priorisées pour renforcer le sentiment d’appartenance des nouveaux arrivants et promouvoir leur inclusion durable. Des recherches supplémentaires, notamment des études longitudinales et participatives, sont nécessaires pour mieux comprendre les besoins des nouveaux arrivants et évaluer l’efficacité des stratégies d’inclusion.