Note de synthèse

Le bénévolat favorise-t-il la santé sociale?

February 2, 2024
Marisa Nelson, Julia Nakamura, Sofie Jensen, Jiayi Li, Pete Bombaci, Frances Chen, Kiffer Card

Note : Le résumé ci-dessous est basé sur un article original publié en anglais.

Le bénévolat, défini comme une activité volontaire effectuée pour aider autrui sans attente de rémunération, joue un rôle crucial dans les communautés canadiennes, allant de l'organisation d'événements à la distribution de ressources essentielles. Ce rapport explore les bienfaits du bénévolat sur la santé et le bien-être des bénévoles eux-mêmes, ainsi que les conditions qui favorisent ces impacts positifs, en mettant l'accent sur les motivations des bénévoles ainsi que sur la durée et la fréquence de leur engagement.

Les études existantes montrent que le bénévolat est associé à une amélioration notable de la santé physique, mentale et sociale. Les bénévoles sont moins susceptibles d'adopter des comportements à risque et présentent un risque réduit de mortalité, avec une réduction de 24 à 47 % selon certaines analyses. Des bénéfices immédiats, tels qu'un sentiment accru de connexion sociale, se manifestent rapidement. Par exemple, les bénévoles rapportent souvent des opportunités de nouer de nouvelles relations et d'élargir leurs réseaux sociaux. Cependant, des coûts tels que le stress, la fatigue compassionnelle et les contraintes de temps peuvent également accompagner ces activités.

L’impact du bénévolat varie en fonction des motivations et de l’intensité de l’engagement. Les motivations centrées sur autrui (par exemple, le désir d’aider) sont liées à des résultats plus positifs, tels qu’une réduction des symptômes dépressifs et une meilleure intégration sociale, comparées aux motivations centrées sur soi (comme l’avancement professionnel). Par ailleurs, les bénéfices du bénévolat augmentent généralement avec la fréquence et la durée : une participation hebdomadaire ou annuelle comprise entre 100 et 200 heures (soit 2 à 4 heures par semaine) est optimale, tandis qu’un engagement excessif (plus de 800 heures annuelles) peut diminuer le bien-être.

Les données de l’Enquête canadienne sur les liens sociaux de 2022 confirment ces observations. Les personnes ayant fait du bénévolat au cours des trois derniers mois ont signalé une diminution de l’anxiété, de la dépression et de la solitude, ainsi qu’une amélioration de leur santé physique. Toutefois, l’effet du bénévolat sur l’épuisement professionnel reste marginal. L’analyse des motivations révèle que celles axées sur des valeurs personnelles ou le développement personnel sont liées à une meilleure santé physique, tandis que les motivations sociales ou professionnelles influencent la solitude et l’anxiété.

En conclusion, le bénévolat offre de nombreux avantages pour la santé et le bien-être, à condition qu’il soit pratiqué à des niveaux modérés et pour des motivations intrinsèques. Les décideurs publics et les organisations devraient encourager des engagements durables, par exemple par le biais de programmes de bénévolat soutenus par les employeurs ou d’incitatifs fiscaux. De telles initiatives peuvent non seulement renforcer l’impact positif du bénévolat, mais aussi favoriser des liens sociaux significatifs, essentiels dans une société de plus en plus déconnectée.