Note de synthèse

Devrait-on faire de manger ensemble une priorité?

May 28, 2024
Iqra Akram, Jocelle Refol, Adam Frost, Kiffer Card

Note : Le résumé ci-dessous est basé sur un article original publié en anglais.

La pratique des repas partagés, ou commensalité, a historiquement joué un rôle central dans la vie sociale humaine, en renforçant les liens communautaires, en favorisant les échanges culturels et en établissant des normes sociales. Cependant, les changements sociaux et économiques récents, tels que l’individualisme croissant et les modes de vie accélérés, ont entraîné un déclin significatif de ces traditions. Cette synthèse examine les avantages des repas partagés, les obstacles qui limitent leur pratique, et propose des recommandations pour promouvoir des pratiques inclusives.

Les repas partagés apportent de nombreux bénéfices. Sur le plan communautaire, ils renforcent le sentiment d’appartenance et maintiennent la cohésion sociale. Au niveau personnel, ils réduisent la solitude, améliorent le bien-être émotionnel et encouragent de meilleures habitudes alimentaires. Les interactions sociales autour de la nourriture facilitent également la construction et le maintien des réseaux sociaux, ce qui favorise l’engagement social et renforce les relations. Cependant, pour profiter de ces avantages, il est nécessaire d’investir du temps dans les relations sociales, les repas étant souvent un moyen privilégié d’approfondir les liens interpersonnels.

Malgré ces bénéfices, plusieurs obstacles rendent la pratique des repas partagés difficile. Les contraintes de temps, les coûts élevés de la nourriture et les régimes alimentaires variés (allergies, préférences culturelles ou personnelles) compliquent l’organisation de repas communs. Ces défis sont particulièrement marqués chez les aînés, qui peuvent faire face à des obstacles supplémentaires liés à l’âge, comme des problèmes de santé ou d’accès aux ressources. De plus, l’uniformité culturelle des aliments servis lors des événements sociaux peut exclure certaines personnes, limitant ainsi la diversité et l’inclusion.

Les résultats de l’Enquête canadienne sur la connexion sociale montrent que, bien que les repas partagés soient encore courants – 58 % des répondants mangent avec d’autres au moins une fois par semaine – ces interactions se limitent principalement à la famille et aux amis proches. Seulement 44 % des participants ont déclaré que les repas partagés offraient une diversité culturelle. De plus, le coût élevé de la nourriture et les restrictions alimentaires ont été identifiés comme des obstacles majeurs, affectant la participation et le plaisir des repas partagés.

En conclusion, les repas partagés sont essentiels pour renforcer la santé sociale et le bien-être communautaire. Pour maximiser ces bénéfices, il est crucial de promouvoir des pratiques inclusives qui tiennent compte des restrictions alimentaires, des différences culturelles et des contraintes économiques. En favorisant des repas adaptés et accessibles à tous, les communautés peuvent surmonter les obstacles à la commensalité et renforcer les liens sociaux.