Note de synthèse
Quels sont les besoins des étudiants en matière de santé sociale?
January 27, 2024
Adam Frost, Jocelle Refol, Kiffer Card
Note : Le résumé ci-dessous est basé sur un article original publié en anglais.
La transition de la jeunesse à l'âge adulte et l'entrée dans l'enseignement postsecondaire marquent une période clé, mais souvent difficile, où les individus doivent faire face à de nombreux défis qui influencent leur santé et leur réussite future. Les relations sociales saines jouent un rôle crucial dans l'adaptation à cette phase de la vie. Cependant, les jeunes adultes et les étudiants postsecondaires sont particulièrement vulnérables à la solitude, ce qui peut avoir des conséquences graves sur leur santé mentale, leurs résultats scolaires et leur avenir socioéconomique.
Les recherches montrent que les jeunes adultes figurent parmi les groupes les plus touchés par la solitude, avec environ 40 % des 16-24 ans se sentant souvent ou très souvent seuls. Ces niveaux élevés de solitude, aggravés par la diminution des interactions sociales et la pandémie de COVID-19, sont liés à des résultats négatifs uniques pour cette population, notamment une augmentation du risque de suicide et une diminution du rendement scolaire et du sentiment d'appartenance. Ces facteurs peuvent entraîner un abandon des études et compromettre la mobilité sociale future, créant un cercle vicieux où la solitude exacerbe les inégalités.
Les facteurs de risque spécifiques des jeunes adultes et des étudiants incluent l'anxiété sociale, la dépression, l'introversion, des compétences sociales limitées et un manque de soutien perçu. De plus, la transition vers l’enseignement postsecondaire expose les étudiants à des environnements sociaux inconnus, tout en les éloignant souvent de leurs réseaux sociaux établis. La comparaison sociale, amplifiée par les réseaux sociaux, contribue également à creuser l'écart entre les attentes et la réalité des connexions sociales, aggravant la solitude et ses effets. Ces défis sont particulièrement prononcés chez les étudiants marginalisés, tels que ceux issus des communautés LGBTQ+, les étudiants internationaux, les personnes neurodivergentes et les étudiants racisés, qui font face à des formes d’incertitude d’appartenance et de stigmatisation.
Des interventions visant à améliorer la santé sociale des jeunes adultes ont identifié des approches prometteuses, notamment le développement de liens sociaux solides, l'altruisme, la formation en compétences sociales et des comportements proactifs pour favoriser les connexions sociales. Cependant, ces interventions restent sous-utilisées en raison de la stigmatisation et de la faible accessibilité des ressources en santé mentale. Les données de l’Enquête canadienne sur la connexion sociale révèlent que les étudiants présentent des niveaux plus élevés d’anxiété sociale et de solitude émotionnelle que les non-étudiants, ce qui souligne l'importance de cibler ces aspects psychologiques plutôt que les seules opportunités sociales.
En conclusion, la solitude chez les jeunes adultes, et en particulier chez les étudiants postsecondaires, constitue un enjeu de santé publique urgent. Malgré la complexité de ce problème, des facteurs prédictifs et des stratégies d'intervention ont été identifiés, offrant des pistes prometteuses pour améliorer la santé sociale de cette population. Une collaboration entre les établissements d’enseignement, les communautés et les politiques publiques est nécessaire pour développer et mettre en œuvre des solutions efficaces, tout en encourageant des recherches supplémentaires pour adapter ces interventions aux besoins des jeunes.