Note de synthèse

Quelles sont les causes des inégalités en matière de santé sociale?

March 5, 2024
Seema Goldsmith, Jocelle Refol, Adam Frost, Kiffer Card

Note : Le résumé ci-dessous est basé sur un article original publié en anglais.

La solitude est définie comme une sensation désagréable qui émerge de la perception que la vie sociale d’un individu est insuffisante ou inadéquate. Bien qu’elle puisse être considérée comme une réponse adaptative destinée à motiver les individus à renforcer leurs connexions sociales, l’incapacité à atteindre un niveau optimal d’interactions sociales peut engendrer un stress chronique, des comportements passifs et des réactions mal adaptées. La compréhension des mécanismes et des facteurs qui empêchent les individus de répondre à leurs besoins sociaux est cruciale, car ces processus contribuent directement aux inégalités en matière de santé sociale.

Des études montrent que les indicateurs de mauvaise santé sociale, tels que la solitude ou l'isolement, sont inégalement répartis dans la population. Les personnes âgées, les individus à faible revenu, les personnes en situation de handicap ou atteintes de maladies chroniques, les minorités ethniques, les personnes 2SLGBTQ+, et d'autres groupes marginalisés supportent un fardeau disproportionné. Ces inégalités trouvent souvent leur origine dans des expériences de stigmatisation, de rejet, d’exclusion sociale et de marginalisation. Ces processus nuisent non seulement à la santé sociale des individus, mais ils amplifient également les disparités au sein des réseaux sociaux et des communautés.

L’analyse des données recueillies par l’Alliance canadienne pour la connexion sociale et la santé a révélé que les personnes présentant des caractéristiques associées à la marginalisation sociale (p. ex., identité 2SLGBTQ+, faible revenu, handicap, appartenance à une minorité ethnique) rapportaient davantage de discrimination quotidienne, de solitude, et un soutien social réduit de la part de leur famille, de leurs amis ou de leur partenaire. Ces résultats confirment que les inégalités en matière de santé sociale sont en grande partie alimentées par des conditions sociales modifiables, telles que les expériences de discrimination et la stigmatisation.

La stigmatisation associée à la solitude est particulièrement préoccupante, car les individus solitaires peuvent être perçus comme responsables de leur isolement, ce qui renforce leur exclusion et leurs difficultés sociales. Pour contrer cet effet, il est essentiel de déstigmatiser la solitude et de la considérer comme un signal légitime de besoin d’aide, plutôt que comme une faiblesse personnelle.

Des interventions prometteuses visant à réduire les inégalités sociales incluent des approches favorisant le contact social entre groupes, renforçant la cohésion sociale, et corrigeant les biais négatifs (y compris ceux intériorisés). Ces interventions devraient être adaptées aux besoins spécifiques des populations marginalisées et viser à éliminer les obstacles à la participation sociale. Par ailleurs, il peut être bénéfique d’enseigner aux individus des stratégies d’acceptation et de recadrage cognitif pour les aider à naviguer dans des environnements sociaux complexes et à surmonter la stigmatisation intériorisée.

En conclusion, il est impératif d’investir à tous les niveaux de la société pour réduire les stigmas, promouvoir l’équité, la diversité et l’inclusion, et favoriser une plus grande cohésion sociale. Ces efforts sont essentiels pour atténuer les inégalités en matière de santé sociale et améliorer le bien-être des individus et des communautés.